Titre : |
Antisémitisme : quand la logique antisystème réactive les anciens schémas |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Benjamin PELTIER, Auteur |
Editeur : |
BePax |
Importance : |
35 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Index. décimale : |
004-1 Société - Discriminations et stéréotypes (Racisme, xénophobie, etc.) |
Résumé : |
La question de l’antisémitisme est
incontestablement une question dif-
ficile à aborder. Un élément qui m’a frappé
depuis que je suis amené à travailler sur
ce sujet dans le cadre professionnel, c’est
à quel point il suscite le malaise. Dans les
milieux progressistes et antiracistes dans
lesquels notre travail associatif évolue, l’an-
tisémitisme est probablement un des plus
gros angles morts existants. Un élément
qui me marque notamment c’est que c’est
un des seuls “types de racisme” qui, quand
il est abordé en formation ou en animation,
suscite quasi exclusivement de la part du
public des exemples tendant à finalement
justifier une méfiance ‘légitime’ vis-à-vis
des Juifs. L’émergence d’un discours de
type conspirationniste sur le net et via
certaines plateformes à large diffusion, ont
permis d’alimenter ce discours de la suspi-
cion. Il y a là quelque chose de particulier.
La chercheuse suisse Myriam Eser Davolio
avait été chargée par les pouvoirs publics
de son pays de mettre au point des pro-
grammes de lutte contre le racisme dont
on pourrait évaluer et quantifier l’impact
sur le public cible. Elle a ainsi mis au point
un protocole avec des groupes test (des
jeunes de la fin du secondaire) dont elle
a quantifié le degré de préjugés racistes
avant le processus via un questionnaire.
Le même échantillon a été réinterrogé un an
plus tard pour évaluer l’impact. Le résultat
pose question : les différentes formations,
animations, visites, rencontres proposées
aux jeunes pendant un an ont sensiblement
fait diminuer la xénophobie et le racisme au
sein du groupe test à une exception près :
les préjugés antisémites et révisionnistes
ont eux augmenté 1. Il y aurait beaucoup à
dire sur ce sujet et sur l’article de Myriam
Eser Davolio, mais je le mentionne surtout
ici pour souligner deux éléments : d’une
part l’existence réel d’un antisémitisme qui
s’ignore dans nos sociétés et d’autre part
l’inadéquation des discours antiracistes
‘traditionnels’ pour l’adresser. |
Antisémitisme : quand la logique antisystème réactive les anciens schémas [texte imprimé] / Benjamin PELTIER, Auteur . - BePax, [s.d.] . - 35 p. Langues : Français ( fre)
Index. décimale : |
004-1 Société - Discriminations et stéréotypes (Racisme, xénophobie, etc.) |
Résumé : |
La question de l’antisémitisme est
incontestablement une question dif-
ficile à aborder. Un élément qui m’a frappé
depuis que je suis amené à travailler sur
ce sujet dans le cadre professionnel, c’est
à quel point il suscite le malaise. Dans les
milieux progressistes et antiracistes dans
lesquels notre travail associatif évolue, l’an-
tisémitisme est probablement un des plus
gros angles morts existants. Un élément
qui me marque notamment c’est que c’est
un des seuls “types de racisme” qui, quand
il est abordé en formation ou en animation,
suscite quasi exclusivement de la part du
public des exemples tendant à finalement
justifier une méfiance ‘légitime’ vis-à-vis
des Juifs. L’émergence d’un discours de
type conspirationniste sur le net et via
certaines plateformes à large diffusion, ont
permis d’alimenter ce discours de la suspi-
cion. Il y a là quelque chose de particulier.
La chercheuse suisse Myriam Eser Davolio
avait été chargée par les pouvoirs publics
de son pays de mettre au point des pro-
grammes de lutte contre le racisme dont
on pourrait évaluer et quantifier l’impact
sur le public cible. Elle a ainsi mis au point
un protocole avec des groupes test (des
jeunes de la fin du secondaire) dont elle
a quantifié le degré de préjugés racistes
avant le processus via un questionnaire.
Le même échantillon a été réinterrogé un an
plus tard pour évaluer l’impact. Le résultat
pose question : les différentes formations,
animations, visites, rencontres proposées
aux jeunes pendant un an ont sensiblement
fait diminuer la xénophobie et le racisme au
sein du groupe test à une exception près :
les préjugés antisémites et révisionnistes
ont eux augmenté 1. Il y aurait beaucoup à
dire sur ce sujet et sur l’article de Myriam
Eser Davolio, mais je le mentionne surtout
ici pour souligner deux éléments : d’une
part l’existence réel d’un antisémitisme qui
s’ignore dans nos sociétés et d’autre part
l’inadéquation des discours antiracistes
‘traditionnels’ pour l’adresser. |
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